2eme dimanche de l'Avent

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 4/12/22
Temps liturgique: Avent
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

Voilà enfin des lectures joyeuses. Depuis un mois au moins, les lectures étaient toutes apocalyptiques dans tous les sens du terme. Elles nous apportaient une révélation sur la fin des temps et le moins qu’on puisse dire que ce n’était pas joyeux. Il y était question de tremblements de terre, de raz de marée, de guerres d’extermination.

            Dieu merci ! La première lecture d’aujourd’hui nous propose une image bien plus réjouissante de la venue du Christ. C’est lui qui mettra fin à toutes les hostilités, même les plus insurmontables, comme celle qui existe entre le loup et l’agneau, le léopard et le chevreau. On croit rêver ! Des bêtes féroces qui vivraient à côté d’animaux sans défense ! Cela paraît impossible même pour les hommes. Le canon tonne de nouveau en Europe. Les gens manifestent dans la rue. Les coups de couteau se donnent sur les places. Rien n’arrête la violence autour de nous, et parfois aussi au milieu de nous. Car, il faut bien le reconnaître, il a encore beaucoup de colères cachées dans nos villes et dans nos villages, dans nos familles comme dans nos paroisses. On dépense tant d’énergie à se disputer, à se quereller ou tout simplement à s’éviter pour ne pas se fâcher.

            Et voilà que surgit un homme curieux que tout le monde pourtant pouvait reconnaître à son costume. C’était un prophète : il portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. C’était Jean le Baptiste. Il venait annoncer la venue de Jésus. La question que nous pourrions nous poser serait de savoir comment les gens pourraient nous reconnaître comme des prophètes, comme de nouveaux Jean-Baptiste. Ce n’est certainement pas en portant un costume aussi bizarre, ni en baptisant les autres dans une rivière ou dans un fleuve, mais ce serait peut-être en devenant nous aussi, comme le Christ, des messagers de paix, des gens capables de renouer le contact avec des personnes isolées par de vieilles rancunes ou par de vieilles colères. Pour pouvoir le faire, il suffit de penser au groupe des douze apôtres. Ils étaient tous bien différents par leur milieu social et par leur niveau de formation : Pierre était pécheur, Matthieu était percepteur d’impôt. Et pourtant ils étaient tous rassemblés autour de Jésus. Jacques et Jean avaient demandé la première place, et les autres apôtres en ont été jaloux. Et Jésus leur rappela que l’essentiel n’était pas dans le pouvoir, mais dans le service.

            Alors, sans doute, pendant cette période de l’Avent, nous pourrions essayer d’être des faiseurs de paix, plutôt que des destructeurs par la guerre. Essayons peut-être de parler avec celui qui nous énerve. Tâchons de dire merci pour le service rendu à celui qui nous a si profondément blessés il y a quelques années. Alors peut-être le loup et l’agneau pourront à nouveau paître ensemble, sans se déchirer ni se détruire. Et alors les petits bébés pourront naître en toute sécurité dans toutes les crèches du monde.
Philippe Henne