22ème dimanche ordinaire (année B)

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 2/09/18
Temps liturgique: Temps ordinaire
Année liturgique : B
Année: 2017-2018

L’Evangile d’aujourd’hui nous pose la question de l’utilité de toutes ces lois, car nous avons les directives européennes, les lois fédérales et régionales, sans compter les règlements communaux.  Et voilà que nous, les chrétiens, nous ajoutons encore les dix commandements et les lois de l’Eglise.  Et il y en a même qui ajoutent les règles monastiques.  Comment voulez-vous être heureux avec toutes ces lois et tous ces règlements ?

Est-ce qu’on ne pourrait pas dire une fois pour toutes : le plus important, c’est d’aimer Dieu et les autres.  A chacun de se débrouiller avec tout cela.Mais on se rend tout de suite compte qu’il faut des lois.  C’est la première chose qu’on apprend à un enfant, c’est qu’il ne faut pas sauter sur la nourriture quand il a faim, qu’il faut manger même des choses qu’il n’aime pas, comme la soupe et les légumes.  Et c’est la même chose qu’il faut apprendre aux jeunes et rappeler aux moins jeunes : ce n’est pas parce que la femme du voisin est jolie qu’il faut chercher à la séduire.  Il faut apprendre à respecter les autres. Et c’est ce qu’il faut sans cesse redécouvrir : le plus important, ce n’est pas ce qui me fera plaisir ici et maintenant tout de suite, mais ce qui nous épanouira tous les deux.  Je pense à la vie de couple, comme à la vie de communauté.  Et pour cela il n’y a pas de règles précises.  C’est tous les jours qu’il faut inventer une nouvelle manière de construire la communauté et de renouveler la relation dans le couple.  Malheureusement, la fatigue, les déceptions, les petites rancunes se sont accumulées et notre cœur est recouvert de toute cette boue du passé qui nous alourdit.

Alors que faire ? Ce que nous faisons ici : nous rappeler les plus beaux moments de notre vie.  Il y a eu dans notre vie des moments de rencontre qui ont été des moments fondateurs.  On a rencontré quelqu’un et on s’est dit : c’est avec lui, c’est avec elle que je veux vivre.  Et c’est ce que les juifs font sans cesse : ils se rappellent la sortie d’Egypte.  Car rencontrer Dieu en vérité, c’est quitter le royaume de la mort et de la tristesse pour aller vers la Terre promise.  C’est pour cela qu’au début de la messe nous relisons tout ce que Dieu a fait pour les hommes.  Et c’est ce que nous devrions faire de temps en temps : sortir la pierre précieuse qui est ensevelie dans notre cœur.  Car, oui, nous avons tous une pierre précieuse dans le cœur.  On le voit quand quelqu’un sourit du plus profond de son cœur : il y a comme une lumière, une étincelle dans ses yeux.  Il en est de même pour nous.  Une pierre précieuse est morte quand elle reste enfermée dans une boite ou quand elle est couverte de saletés.  Il faut la sortir et la laver : c’est ce que nous faisons pendant le Kyrie.  Nous reconnaissons que nous nous sommes laissés aller et qu’il faut laver notre pierre précieuse.  Alors la pierre pourra recevoir la lumière de l’amour de Dieu et elle pourra alors briller de mille feux.  Ce ne seront plus des paroles de reproches, de regrets et d’amertume qui sortiront alors de notre bouche, mais des paroles de lumière parce que laisserons éclater la beauté de notre cœur illuminé par l’amour de Dieu.