« Comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint ! »
(Psaume 103,13)
Aimer le prochain (Lévitique 19,1-2.17-18)
Le Seigneur parla à Moïse en disant : « Parle à toute l’assemblée des fils d’Israël et dis-leur : Vous serez saints, car moi, le Seigneur votre dieu, je suis saint. […]
Tu ne haïras pas ton frère en ton cœur. Mais tu devras faire des reproches à ton prochain et tu ne porteras pas une faute à cause de lui[1]. Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur. »
Ce bref extrait est l’un des deux passages du Lévitique à avoir les honneurs d’une lecture dominicale, l’autre étant une brève description de la condition des lépreux (13,1-2.45-46, lu le 6e dim. B) en lien avec la guérison de lépreux par Jésus. Il est tiré d’un chapitre à première vue hétéroclite, mais bien unifié par la répétition, à 16 reprises, du refrain : « Je suis le Seigneur ». Son organisation très précise révèle une grande maîtrise à la fois de l’expression et de la construction du sens[2]. Dans cette organisation littéraire, les célèbres versets 16-17 sur l’amour du prochain sont disposés en parallèle avec un autre précepte (les versets 33-34, dont je ne comprends pas pourquoi ils n’ont pas été retenus) : « Quand un immigré résidera avec toi dans votre pays, vous ne le maltraiterez pas. L’immigré qui réside avec vous sera pour vous comme un autochtone d’entre vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été immigrés au pays d’Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu. » Ne serait-il pas significatif qu’entre l’amour du prochain (versets 16-17) et l’amour de l’ennemi (Matthieu 5,44, ci-dessous), les lectures de ce dimanche introduisent aussi l’amour de l’étranger ?